La lasagne de mon chum, prise 1

Mon chum cuisine en moyenne une fois par année lorsque je suis débordée par la quantité d’étude que j’ai à faire et que je le supplie. Dimanche dernier, toutefois, il m’a demandé de lui apprendre à cuisiner la lasagne que je lui prépare de temps en temps – son mets préféré – et dont il mange une portion gargantuesque chaque fois. « Comme ça, je vais pouvoir faire le souper de temps à autres. » Argument massue. « C’est d’accord! »

Je lui montre donc à préparer la lasagne étape par étape tout en réfrénant ses élans de créativité qui le poussent à placer les lasagnes dans différentes directions. « Je te montre comment la faire correctement. La prochaine fois, tu la prépareras comme tu veux. Mais pour l’instant, tu fais ce que je te dis. » C’est qu’il faut la dompter et la surveiller ma petite bête!

Sa toute première lasagne fut délicieuse, ainsi que sa deuxième, préparée… le vendredi suivant. Oui, oui, deux dans la même semaine. « Il faut que je pratique! » Misère! Je sens qu’on va en manger de la lasagne… Tout compte fait, mon homme est mieux d’être créatif en cuisine (s’il n’abandonne pas au bout de quelques semaines)!

La lasagne de mon chum, prise 2

Comme je vous disais, mon chum ne cuisine jamais (à l’exception de ses deux récentes recettes de lasagne). Quand nous avons emménagé ensemble il y a près de six ans, il m’a dit que je pouvais cuisiner autant que je le souhaitais et, qu’en contrepartie, il s’occuperait de la vaisselle.

Évidemment, ça n’a pas duré. Cet automne, après des mois d’âpres négociations pour lui et beaucoup d’écoeurantite de ma part de voir s’amonceler la vaisselle pendant des jours sur le comptoir (et de ne pas pouvoir commencer un repas sans avoir lavé quelques ustensiles et casseroles au préalable), il a acheté un lave-vaisselle. Bon, je dois encore laver la vaisselle dont j’ai besoin à l’occasion pour pouvoir faire mon souper, mais il y en a globalement beaucoup moins qui traîne.
Or, cette semaine, la vaisselle a traîné sur le comptoir et mon chum n’a pas parti une seule fois la soi-disant-machine-qui-sauve-les-couples. Pourtant, ça lui fait beaucoup moins de travail qu’auparavant. Évidemment, je m’attendais à ce que ses efforts se relâchent au bout de quelques mois, une fois l’attrait de la nouveauté passé. Mais ce n’est pas tout.

Voyez-vous, sous prétexte qu’il a cuisiné deux fois de la lasagne cette semaine, il compte maintenant me refiler la vaisselle! Alors que je cuisine tous nos repas depuis des années! Je savais qu’il y avait un piège dans tout ça. Parce que, voyez-vous, ce ne sera pas un repas contre un lavage de vaisselle. Si je commence à m’occuper de la vaisselle, ce sera fini. Il aura réussi à me la refiler définitivement.

Résistance! Il paraît que c’est une étape dans le couple après le stade fusionnel et la passion : la lutte de pouvoir. Mes pôles de résistance à moi, ce sont la machine à espresso – que je refuse d’apprendre à faire fonctionner – et le lave-vaisselle. Ça peut paraître ridicule et enfantin, mais procédez à une micro-analyse de votre vie de couple et vous m’en reparlerez.

Bon, avec toute cette histoire, j’ai bien peur de vous avoir paru ingrate. Ce n’est pourtant pas le cas. Je suis extrêmement reconnaissante chaque fois que mon chum se met aux fourneaux. Je vous laisse donc sur la fameuse recette de lasagne… en attendant la version numéro 3.